18‏/12‏/2015

Moha Oukziz//Journée des migrants :Une pensée pour les travailleurs migrants et leurs familles.


L’Union européenne n’est devenue un espace que questionnent les droits de l’homme et des libertés publiques que tardivement.
L’ambition et l’objectif premier de l’Union sont la consécration du marché économique européen, l’assurance de la libre circulation DES MARCHANDISES et ensuite la libre circulation des personnes. La liberté d’aller et de venir étant un droit fondamental inscrit dans les textes et conventions telle la Convention européenne de sauvegarde des libertés et des droits de l’homme , dite communément la CEDH, est bien restreinte et aménagée. 
Depuis les temps anciens des grecs en passant par l’empire romain, et remontant aux anciens régimes en Europe et en France en particulier, la liberté publique d’aller et de venir intéresse les pouvoirs publics et les premiers concernés sont les salariés et les ouvriers. L’homme a quitté « l’état naturel » pour se constituer socialement et assurer sa sécurité, les libertés apparaissent liées à l’ordre établi et il en définit les limites.
un petit flash-back pour voir plus loin après.
En France depuis la fin du XVIII S jusqu’à la fin XIX S, les ouvriers ont été contraints dans leurs déplacements. Le fameux livret d’ouvrier a été réglementé et appliqué jusqu’en 1890. Dans ce livret, document de police, on trouve toutes les informations sur l’ouvrier, ses dettes, ses patrons, etc, sans la tenue à jour de ce livret( les seings du patron ou de la police) l’ouvrier ne peut pas travailler ni se déplacer, le vagabondage était interdit et la liberté d’aller et de venir était interdit aux ouvriers sans livret d’ouvrier paraphé. Ce livret contient un paragraphe interdisant les coalitions des ouvriers autrement dit interdisait aux ouvriers de former les syndicats et se défendre collectivement. 
Le capitalisme a évolué et s’est développé; les conditions des ouvriers et salariés et des peuples aussi ; les guerres menées dans le monde entier se sont accrues afin d’assurer l’exploitation des richesses du monde entier au profit du capital et son régime ; cette évolution se traduit par la création de flux migratoires de populations entières qui fuient la misère et la pauvreté, conséquence immédiate de cette expansion mondiale du capitalisme. D’où la situation que l’on connait actuellement des réfugiés et des migrants. Les travailleurs et leurs familles quittent massivement leurs pays ravagés par les guerres impérialistes et tentent le tout pour le tout afin de trouver sécurité, santé, logement, travail et éducation pour leurs enfants. Le drame humain des migrants est à l’ échelle planétaire. La prolifération des armes et la destruction des pays entiers par les grandes puissances du monde toujours à la recherche du profit complique la situation sociale et humaine des migrants. 
Au niveau des textes, le droit des étrangers est un ensemble de normes très complexes et l’intérêt de ce droit est qu’il intéresse directement les politiques sociales des pays d’accueil. En France et ailleurs, l’immigration est un alibi permettant des régressions sociales très dangereuses en matière de vie sociale, économique et culturelle des salariés. 
Face aux déclarations et conventions internationales des droits de l’homme, le droit des étrangers a évolué avec l’objectif de limiter au strict minimum les libertés reconnues consacrées et protégées par ces conventions et déclarations. L’éloignement et la garde à vue des étrangers dans les pays d’accueil, généralement, ne respectent pas les principes fondamentaux de la procédure en la matière. 
Les Perspectives. Construire ses propres forces.
Le plus dangereux c’est que le sujet de l’immigration et des étrangers ne trouvent pas d’issue dans la réflexion et les politiques des forces progressistes en Europe, ces forces se limitent généralement aux déclarations de solidarité et de condamnation des mesures prises à l’encontre de ces populations, exemple cité de l’éloignement ci dessus. Ceci va de soi, ces forces n’ont plus de réponses aux questions sociales et ceci à tous égards, l’échiquier politique français au lendemain des élections régionales en est la simple démonstration. De ce fait, les forces réactionnaires s’emparent de la question de l’immigration afin de boucler la boucle de la régression sociale qui guette les travailleurs et leurs familles. Les réformes conduites en matière sociale à l’échelle nationale de la France par exemple, sont destinées à répondre aux demandes des patrons français : déroger au SMIG et donc baisser les salaires et déroger aux cotisations sociales considérées comme des charges ; tout ce climat social et politique conserve les forces réactionnaires en surface et en capacité d’à agir afin de limiter et réduire en miettes les droits des migrants et leurs familles. Les travailleurs migrants et leurs familles sont pris au piège des guerres menées contre eux dans leurs pays d’origine par les régimes réactionnaires et les organisations obscurantistes financés et armés par les occidentaux et d’autre part le refus de les accueillir par ces mêmes occidentaux qui mènent la guerre pour réaliser le profit et détruire pour reconstruire des états à leur guise et intérêt. 
Les drames des migrants est entièrement lié aux guerres de l’impérialisme dans le monde entier, ces drames humains en sont même la conséquence immédiate de ces guerres et ils sont de la responsabilité des meneurs de guerre et leurs alliés. 
Si les travailleurs migrants et leurs familles méritent toute notre attention et solidarité, il reste tout de même à signaler que les forces progressistes en Europe n’ont pas de pain sur la planche à égard de tous les ouvriers et travailleurs en Europe. Le capitalisme est en crise profonde, les capitalistes mobilisent leurs forces y compris celles des partis dits de gauche, et les travailleurs et leur famille y compris les migrants ne disposent pas de forces politiques pour renverser la table …
Moha Oukziz, le 18 décembre 2015. 



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