25‏/08‏/2016

Moha Oukziz// Et maintenant quelle perspective pour les luttes des salariés en France.

La CGT ne remet pas en cause la relation de subordination et d’aliénation du salarié au capitaliste. Contrairement à ce qui se dit dans les milieux politiques et
médiatiques, la CGT ne demande que de « renforcer les protections et les droits des salariés »( Congrès 51e), elle conteste la loi du travail parce qu’elle donne « encore plus de liberté à l’employeur et moins de droits au salarié »( Non au retour au 19e siècle, pour un code de travail qui renforce les protections et droits des salariés)( voir http://www.cgt.fr/-Reforme-du-code-du-travail-.html).
A juste titre la CGT dénonce les mesures de précarisation aggravée des salariés. Elle demande le retrait de la loi El Khomri. Cette loi a été rejetée par les salariés et l’opinion publique, imposée par le gouvernement droitier. Le texte de la dite loi de travail « empile des mesures contre les salariés » ( voir srce indiquée ci-dessus).
Toutes les organisations politiques et syndicales, excepté la CFDT célèbre organisation syndicale proche du gouvernement et du patronat, et les partis politiques de droite et de droite fasciste ( PS, LR, UDF, PLD, PCD, CNIP, CPNT, MPF, UPR, FN, GE, PRAD, FED,DLF, MODEM, UDF, PRG, etc) ; ont contesté, manifesté contre « la loi de travail » et ont demandé son retrait.
Cette loi a été validée dans son ensemble par le Conseil constitutionnel après avoir été saisi trois fois pour des raisons différentes ( non conformité à la Constitution de l’article 64 et de l’article 27 de Loi relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels et de la procédure d’adoption de cette loi) par des sénateurs et des députés ( voir http://www.conseil-constitutionnel.fr/…/decision-n-2016-736…). La haute Cour de la République a tranché le débat juridique concernant cette loi désapprouvée et rejetée par la classe ouvrière et la majorité du peuple français.
Et maintenant que le gouvernement et le patronat ont imposé leur loi par la force de la Loi ? quelle stratégie, quelle démarche adoptent-ils les syndicats et les partis dits de gauche???
Autrement dit, et maintenant que les démarches des syndicats, CGT en tête, ont usé de la pression sur le gouvernement en sortant dans la rue manifester en demandant de retirer la « loi relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurité des parcours professionnels( sic) » et de condamner les violences de toute sorte y compris du côté des manifestants qui ont affronté les forces de l’ordre et désignés par les responsables syndicaux et politiques de casseurs; quelle serait la tactique et la stratégie des actions à organiser et quels seraient les slogans de prochaines batailles face au système et son gouvernement droitier ?
A lire les syndicats, la ligne de conduite de ces derniers exprimée officiellement prend les allures d’une adaptation à la situation et le maintien de l’objectif et en premier lieu le retrait de la loi objet de refus ressemble à un imbroglio.
Dans son communiqué du 9 aout 2016, la CGT annonce qu’elle « ne baissera pas les bras » et continue de dire que « avec l’intersyndicale, elle va poursuivre les actions, notamment dès le 15 septembre prochain ». « La CGT appelle donc tous les salarié à se mobiliser, à se rassembler, à s’organiser pour continuer cette mobilisation à la rentrée et à envoyer au Président de la République la carte postale…pour exprimer son opposition à cette mauvaise loi travail ». La CGT « rappelle que la loi Travail n’est pas conforme au droit international établi par l’OIT et l’ONU »( communiqué CGT du 5 aout 2016).
Le premier syndicat des salariés en France continue la mobilisation mais ne dit point sur quoi porte cette « mobilisation ». Cette « mobilisation » n’est pas définie , son contenu est inconnu, la ligne de mire est floue; le seul point clair dans l’appel de la CGT est l’envoi de la carte postale au Président de la République mais aussi l’idée que la loi est non conforme au droit international, autrement dit la CGT envisage des actions de justice dans le cadre des enceintes judiciaires au niveau international ( OIT et ONU). Il est évident que la CGT adapte sa vision et capitule devant le refus du gouvernement de retirer la loi relative au travail. Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez a déclaré que « La CGT…ne donnera pas de consigne de vote pour l'élection présidentielle de 2017 ». « Ce n'est quand même pas la faute de la CGT si Hollande est impopulaire. C'est d'abord la sienne. Quand on vit dans un palais, faut pas seulement ouvrir les fenêtres, faut aller voir les gens!", ajoute-t-il. 

Il est incontestable que la CGT n’a pas défini un concept bien au delà de la contestation et de la demande du retrait de la loi relative au travail et elle ne possède pas un plan cohérent politiquement et syndicalement.
Au début de cet article j’ai pu faire remarquer que les relations de production qui s’appuient sur l’exploitation et l’aliénation des salariés au capital n’est pas l’affaire du syndicat. Celui ci a usé de la quasi-totalité de ses moyens, il a joué sur le terrain politique proche de celui du gouvernement en lui reprochant une loi qui aggrave la situation des salariés, mais devant un gouvernement droit dans ses bottes dans la défense des intérêts de classe du patronat, les arguments et moyens et surtout le concept de lutte de la CGT s’est vu dépourvu de capacité à renverser la situation au profit des salariés en répétant que la loi est antisociale et contre le droit des salariés etc. Sur ce terrain, l’étau s’est resserré sur les luttes et le syndicat n’ouvre pas les horizons larges pour les luttes des salariés, au contraire il est resté emprisonné dans une vision réformiste du syndicalisme. Une vision que les événements ont rattrapé. les slogans des luttes par exemple et en tête « retirer la loi » n’est pas un slogan rassembleur fort. C’est un slogan qui en fait a soumis la volonté des salariés à celle du gouvernement. Une sorte de sollicitation mobilisatrice de masse auprès du gouvernement afin de retirer son plan. Or, un syndicat doit reconquérir les esprits et les volontés des salariés avec une optique d’organiser les luttes de la base au sommet dans les lieux de travail et ailleurs et choisir finement des slogans qui cadrent l’action des salariés et selon l’évolution des batailles, amener la conscience et l’action salariales à se matérialiser en force matérielle capable de vaincre sur tous les plans syndical et politique. A mon sens, le slogan qui aurait dû rassembler les salariés et les mettre sur le terrain de lutte est celui de faire tomber le système et son gouvernement droitier. Le volet démocratique et politique fait défaut aux revendications et slogans syndicaux et la mobilisation s’est rétrécis aux seules demandes au gouvernement d’abandonner son projet qui est maintenant promulgué en loi.
Evidemment des voix et forces face à une lutte encadrée par un slogan pareil( faire tomber le système et son gouvernement) s’élèveraient comme d’habitude pour crier au scandale et abattre la CGT, emprisonner, interdire, opprimer les salariés etc. En soi, ces forces et voix ne surprennent personne, elles se sont déjà exprimées et ont accompagné les luttes des ouvriers depuis le début de cette lutte. En soi ce n’est pas un problème ou plutôt un obstacle , au contraire, la lutte pour non simplement faire retirer la loi relative au travail mais pour faire changer la société, cette lutte une fois organisée, solidifiée dans les batailles successives élargies de base au sommet, pourrait aboutir. Une autre lacune de la ligne de conduite et de la direction des batailles des salariés est l’absence d’organisation afin de créer des rapports de force au profit des salariés avec un programme qui part d’un point initial celui du retrait de la loi, qui permet de structurer le mouvement des luttes et de faire tomber le gouvernement et son système d’exploitation de subordination des salariés. Mais pour cela, les directions syndicales ne sont pas prêtes à l’admettre et même à y réfléchir et ensuite à le mettre en application.
Je rappelle qu’en Pologne les forces politiques financières et médiatiques ont soutenu le syndicat Solidarnosc pour conquérir le pouvoir et instaurer un régime anticommuniste en remplacement du régime bureaucratique socialiste antidémocratique en s’appuyant sur la classe ouvrière et les mêmes voix et forces politiques qui crient contre la CGT et les actions des ouvriers chez nous en France sont les mêmes qui ont soutenu Solidarnosc et son équipe réactionnaire dirigeante à instaurer l’ordre capitaliste réactionnaire en Pologne. Ceux aujourd’hui qui contestent et disent que la CGT ne fait pas la loi ont la mémoire courte , ce sont les mêmes qui ont appuyé, financé et soutenu la Réaction en Pologne dirigéé par Lech Walesa.
Il est incontestable que les salariés dans le contexte actuel ne disposent pas de force politique organisée et ambitieuse d’un changement de société; c’est un constat, mais la question qui se pose est la suivante: Faudrait -il attendre que cette force soit créée dans la paix sociale et politique et économique loin des luttes des salariés et ensuite inviter les concernés( les salariés) à y adhérer et exécuter ses plans et actions ou alors c’est dans la complexité des luttes et batailles que les salariés doivent s’inviter à s’organiser et s’affranchir du système et de son gouvernement au lieu de le solliciter en s’appuyant sur les manifestations et grèves ? Les syndicats a priori ne peuvent pas appeler à cette optique mais peuvent y adhérer et aider les salariés à s’organiser dans ce sens.
En sus, la scène politique est archi-saturée de partis politiques, et parmi eux le PCF, en revanche aucun de ces partis, je dis bien aucun de ces partis ne se fixe comme objectif le changement du système et de faire tomber le gouvernement et changer la société d’exploitation des salariés et c’est toute la difficulté de la tache. Ces partis s’en tiennent au jeu politique officiel et aux lignes rouges dictées par le système lui même qui est fondé sur les rapports de production d’aliénation et de subordination du salarié au capital. Les syndicats collaborent avec le patronat ( CFDT l’exemple le plus concret) et au mieux conteste les conditions d’aliénation et d’exploitation des salariés mais en aucun cas ils ne visent le système d’exploitation et d’aliénation des salariés lui même, c’est le cas de la CGT ; une fois de plus, les salariés n’ont d’autres issus que de lutter et de s’organiser contre leur patron et les directions de ces structures politiques et syndicales qui enferment les salariés dans une optique d’admettre le système d’exploitation de tous les travailleurs manuels intellectuels dans le privé comme le public et de ne s’intéresser qu’à l’amélioration des conditions de leur exploitation et de leur aliénation.

moha Oukziz, le 24 aout 2016, France.



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