« porter une robe n’est pas un crime », slogan du rassemblement devant l’ambassade du Maroc à Paris organisé par entre autres, ASDHOM, AMDH, le 4 juillet 2015.
Les associations marocaines des droits de l’Homme à Paris se sont rassemblées à Paris pour soutenir les deux filles à Inezegane au sud du pays, poursuivies pour le port de jupe alors que ces mêmes associations gardent soigneusement et sciemment le silence sur un lourd dossier des libertés au pays:
Les 9 détenus politiques de la Voie Démocratique Basiste condamnés récemment à 111 ans de prison ferme, n’intéressent guerre les associations des droits de l’Homme à Paris contrairement à l’affaire dite des jupes.
Il est fort intéressant que les citoyen(ne)s marocain(ne)s et leurs organisations associatives dénoncent les atteintes aux droits individuels des citoyen(ne)s au pays; il est même souhaitable de voir nos associations se mobiliser pour crier fort contre les injustices et réclamer un Etat de droit respectant les libertés et droits individuels, se montrer solidaires avec les femmes contre les agressions de toutes sortes qu’elles subissent au quotidien au pays et dans leur chair, que nos associations soient vigilantes à toutes ses atteintes aux droits élémentaires bafoués au quotidien, y compris le droit de disposer librement de son corps, ne peut être qu’avantageux, mais que ces mêmes associations se taisent volontairement ou par pudeur pour ne pas dire complicité quand les détenus politiques au Maroc soient condamnés à des peines en somme de 111 ans d’emprisonnement ferme, cela ne peut être acceptable.
Le silence des associations de droit de l’homme rassemblées à Paris le 4 juillet 2015, au sujet des détenus politiques EST UNE ATTITUDE IRRESPONSABLE ET GRAVE. Leur silence ne peut être que d’un seul sens: cautionnement de la politique répressive du régime envers ses militants incriminés pour des faits dont ils sont innocents.
L’allocution de l’AMDH à Paris a pris le soin de ne pas soulever le sujet des détenus politiques au Maroc; elle s’est limitée au sujet du port de la robe qui n’est pas un crime, slogan du rassemblement (voir amdhparis.org).
En fait, pourquoi ces associations, rassemblées à Paris gardent le silence sur le dossier des détenus politiques? Quelle est la cause principale de ce silence autour de cette question? alors que l’événement / condamnation des 9 détenus à 111 ans de prison est une grave atteinte aux droits de l’homme et que ce dossier a démontré que le juge pénal n’est pas autonome et que la procédure pénale ne respecte aucun principe de légalité, impartialité, oralité, contradictoire, droit de la défense , égalité des armes, charge de la preuve etc (voir la conférence de presse de la défense des détenus sur le net et autres déclarations en lien avec le sujet) et enfin le dossier des détenus punis et incriminés illustre la nature antidémocratique du régime.
LE SILENCE de nos associations en rassemblement devant l’ambassade du Maroc à Paris ne peut être que confondue à un acte de bonne conduite envers le régime et acte de banaliser et divertir l’incrimination et de serrer l’étau contre les détenus condamnés à de lourdes peines.
J’invite l’AMDH Paris, l’ASDHOM et toutes les autres associations et collectifs à manifester leurs solidarités avec les détenus politiques en leur tête ceux à Aine Qadous à Fès et à organiser des actions de solidarité afin de demander la libération de tous les détenus politiques au Maroc.
Toute ma solidarité avec tous les prisonniers politiques au Maroc, leurs familles, amis et camarades.
Moha Oukziz, France le 5 juillet 2015.
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