13‏/07‏/2016

Moha OUKZIZ// POURQUOI LE PCF SOUTIENT LES LUTTES OUVRIERES?

Question qui pourrait être aperçue comme banale, en revanche la réalité des luttes de classe pendant toute cette année 2016, les ouvriers et salariés ont été dans les rues et
faisant grèves , leurs syndicats dispersés, les partis politiques de droite et le gouvernement mais aussi les médias de la bourgeoisie ont tiré à boule rouge sur la CGT, les partis de gauche ont appelé au « soutient ». La question est de savoir de quelle nature est ce soutient? et pourquoi ce soutien? les conséquences de ce soit disant « soutien ». Nous nous intéressons à la position de "soutien" du PCF à ces luttes pour des raisons développées ci dessous.
Quelques éléments introductifs :
La gauche en France ne signifie plus grande chose, hétéroclite, mutations, vertiges et sans repères. Depuis le coup de massue de la fin du bloc socialiste, la gauche en France, toute tendance et organisation confondue, s’est précipitée pour s’adapter et renoncer aux conceptions qui ont été les siennes et a trébuché sans succès à reformuler ses notions idéologiques et politiques. Le PS, désigné pour tromper par les médias comme appartenant à la gauche, a chevauché de plus en plus dans les sphères de la droite classique. LE PCF, perdu idéologiquement et politiquement s’accroche au PS. Ses tentatives d’alliance avec la bourgeoisie l’ont fragilisé considérablement ; les autres formations, NPA, PG etc, sans repères grignotent et sillonnent un peu partout sans ligne politique cohérente habillée par des slogans rouges.
Les luttes ouvrières.
Les ouvriers et les salariés, face à l’offensive de la bourgeoisie, ont multiplié et intensifié leurs actions. Dirigés et dispersés par des syndicats, la classe ouvrière en France mène depuis des mois des batailles fortes presque sans précédent contre la « la loi du travail ». Les réactions du Medef et du gouvernement ont été dures, violentes, offensives et oppressives contre les grèves et les manifestations (déclarations, violences policières, arrestations etc). Malgré tout, la CGT et d’autres organisations ont su organiser des luttes et manifs partout dans le pays…, ce depuis le début de l’année. Les médias bourgeois ont relayé les conceptions du gouvernement et du patronat (renoncer au simple droit de grève…). Ils ont déployé tous leurs gigantesques moyens pour démoraliser diviser la classe ouvrière et banaliser si non criminaliser les actions de grèves et de manifestations (les JT, les dépêches, émissions, reportages, journaux, magazines). Les moyens policiers, politiques et médiatiques étaient à la hauteur de l’ampleur des luttes ouvrières( matraques policières, politiques et médiatiques). La détermination des ouvriers pour faire échouer l’offensive bourgeoise a été d’une force telle que l’alliance de l’Etat, la classe bourgeoise, ses partis (droite, PS..) et leurs antennes s’est consolidée pour tuer dans l’oeuf la conscience de classe chez les ouvriers et salariés. La bourgeoisie a repris les termes de lutte de classe pour son compte et a vu rouge la situation qu’elle a qualifié de dangereuse et menaçante pour son ordre social. Des cris et voix de la bourgeoisie se sont levées pour demander plus de répression du mouvement ouvrier et ont demandé au gouvernement plus de « fermeté » et de mater plus les manifestations (voir les déclarations des partis de la droite, PS confondu). 
Dans un climat de l’Etat d’urgence et d’atteinte aux libertés publiques et individuelles, (circonstances et situation souvent oubliées) la classe ouvrière en France a levé le défit face au gouvernement droitier du PS en manifestant et en faisant grève partout dans les rues et lieux de travail.
La droite et le mouvement ouvrier :
Si les partis de droite y compris le parti socialiste font «le boulot» contre la classe ouvrière et le peuple français, si cette droite dont fait partie le PS s’est engagée de mettre en cause même les équilibres sociaux et politiques des années d’après guerre, comme ça était le cas sous les gouvernements de Mitterand, il est d’une manière ou d ‘une autre logique de point de vue politique et économique, que ce gouvernement de droite actuelle sous la bannière du PS s’attaque aux acquis sociaux conquis par des luttes dures des ouvriers. L’observation qu’il faudrait noter est la suivante : Depuis le début des années 80 du siècle dernier, la bourgeoisie a obtenu satisfaction à tout niveau de l’économie et du social. L’exemple le plus frappant est celui de la CGS, un cadeau énorme du gouvernement «socialiste» au patronat. Les privatisations avaient lieu en masse sous tous les gouvernements du PS, chose que la droite classique n’a pu offrir à la bourgeoisie. Or la propagande politique et médiatique continue de considérer que le PS et encore aujourd’hui un parti de gauche si ce n’est la gauche. 
Il est temps de dire les choses et d’appeler un chat un chat, le PS est un parti de droite et depuis très longtemps ce parti a pratiqué les pires politiques droitières (la colonisation, les privatisations, l’anéantissement des mouvements de libérations partout dans le monde, les alliances avec la réaction et le fascisme, la casse des acquis sociaux, la collaboration avec les pires ennemis de la classe ouvrière etc). C’est en cela tient l’action politique du PS. 
si la droite et à sa tête le PS maintenant au pouvoir ne se cache plus et se réclame du capitalisme qu’on est il du parti communiste?
Je laisse de côté les Verts autre formation de droite, je ne traite pas non plus les organisations de la petite bourgeoisie, NPA, PG par exemple. Cela m’éloignera de mon sujet.
Pourquoi donc le PCF (soutient) «la mobilisation sociale» pour reprendre les termes de sa direction? Quel est ce soutien? En quoi consiste- t-il? Le PCF est-il en mesure d’influencer le rapport des luttes de classe afin de s’affranchir du régime capitaliste en France? 
Le PCF, une fois le lecteur admet que le PS n’est pas un parti de gauche mais plutôt de droite, le PCF reste largement le parti en tête de cette gauche débosselée.
D’abord le PCF s’inscrit politiquement et idéologiquement dans le monde des partis qui ne remettent pas en cause ce que la doctrine officielle de la bourgeoisie appelle les principes fondamentaux de l’économie capitaliste mais aussi les principes de services publics. De quoi s’agit-il? Les principes dits fondamentaux de cette économie sont les principes de la propriété privée. Je rappelle ici que c’est le premier droit sacré par la Constitution de la République, un droit de l’homme fondamental auquel nul ne peut lui apporter atteinte. Si non la violence « légitime» de l’Etat frappera fort, c’est exactement cette violence qui s’est exprimée dans la rue des grandes villes de France. La violence de l’ordre public. Ce droit de la propriété privée a une valeur constitutionnelle et est en dessus de tout pouvoir législatif et réglementaire. S’il y a un droit de l’homme sacré, fondamental, intangible essentiel de la République française c’est bien le droit de la propriété privée consacrée par le Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 (DDHC), cette même DDHC est consacrée par la Constitution de la V République. Le PCF n’a jamais remis en cause ce droit, au contraire il l’approuve et le défend. La propriété collective des moyens de production a été condamnée par le PCF depuis bien de belle lurette. Ces principes et droits fondamentaux de l’économie capitaliste dont le premier est le droit de propriété privée avant même tout autre droit individuel ou public sillonnent la réflexion, l’idéologie, la pratique et la politique du PCF. 
Le PCF chante que la France est le pays des droits de l’homme, sauf que personne n’a expliqué aux ouvriers, aux employés et aux salariés que le droit de la propriété privée est le corollaire de la subordination et de l’aliénation des salariés et travailleurs au capital ; au contraire les partis de gauche, PCf en tête a entretenu les allusions politiques dans les rangs des ouvriers et la partie est gagné, pour qui? évidemment pour le capitalisme. Personne n’ose décortiquer et mettre à plat le contenu des droits de l’homme… D’où le boulevard ouvert aux idéologies bourgeoises d’assimiler le communisme au totalitarisme, autrement dit et même dit et enseigner dans les établissements publics de l’enseignement y compris universitaires que le totalitarisme englobe le communisme et le nazisme entre autre. Le PCF n’entend même pas contesté cette idéologie bourgeoise, plutôt il capitule et fait en sorte d’intégrer cette idéologie et se prononce bracadabra à «l’humain d’abord» (son dernier programme électoral). 
Je peux imaginer sans difficulté les yeux exorbitants et grimaces de quelques uns de mes amis communistes, je dit bien quelques uns, car je sais que la majorité des militants de bases du PCF ont le cœur serré et l’angoisse de voir leur parti se tourner des luttes ouvrières et intégrer les partis de salon; à cette occasion je pense à Bernard Bertrand secrétaire de la section de Verfeuil qui nous a quitté y a même pas une semaine, de nombreux d’autres vivent très mal, déboussolés, la situation politique de leur parti , eux qui ont œuvré généreusement sans compter pour le communisme, eux qui ont vécu les mutations droitières de leur parti alors que le PCF était une force de frappe considérable contre la bourgeoisie et le nazisme…
Et le soutien du PCF alors aux luttes ouvrières?
La déclaration du PCF du 22 juin 2016 résume la profonde pensée de ce parti longtemps redouté et en revanche longtemps ramené au droit chemin de la politique de la collaboration de classe par ses dirigeants qui l’ont vidé de sa substance de parti de la classe ouvrière en France. Depuis au moins le «socialisme à la française» (construire le socialisme aux couleurs de la France, rapport et résolution 24eme congrès du parti communiste français 1982, éditions sociales), je cite ce congrès parce qu’il a concrétisé, chemin faisant, le germe du renoncement et a finalisé l’idée des alliances derrière la bourgeoisie ( PS) au nom d’une maquette aux couleurs rouge et aux caractères bleus. Les positions actuelles du PCF trouvent leurs racines dans son histoire… 
Revenons à la déclaration du 22 juin 2016, déclaration bien sûr parmi d’autres qui signifient la ligne de ce parti, parti malgré tout qui a une influence considérable, influence moulue dans une optique qui est la sienne que l’on tente d’éclairer et mettre en lumière par discuter de la dite déclaration de soutien au «mobilisation sociale». 
la déclaration a défini «le sens de l’action des communistes» ( voir ladite déclaration: site du PCF). Il s’agit du «soutien à la mobilisation sociale» et «appelle» … » au «retrait du projet de loi du travail..». La direction du PCF voit en les luttes ouvrières « une grande aspiration politique … pour façonner l’avenir ». L’ «avenir»!! de qui??, On comprend très bien à la lecture de la déclaration que les luttes de la classe ouvrière, mobilisation sociale selon les termes de la déclaration, soit une occasion pour le PCF de renforcer sa position de négocier en terme électorale son projet avec ses alliés à l’occasion des élections présidentielles et législatives à venir (façonner l’avenir). Il ne fait pas de doute que la direction du parti réduit et concentre toutes les luttes ouvrières dans son prisme électoral, chose normale puisque le PCF faisant partie du système n’a d’autres ambitions que de s’appuyer sur ces luttes pour décrocher des mandats électoraux. Encore c’est l’avenir que souhaite le parti aux luttes).. Le PCF déclare que «le gouvernement est aux abois, lâchés par ceux qui l’ont porté au pouvoir» ( je rappelle que le PCF a appelé à voter F. Hollande). Le PCF demande des négociations avec les syndicats. Ce en quoi consiste-t-il le soutien du PCF aux grèves et luttes ouvrières et ce quoi les façonne-t-il pour satisfaire son action de parti électoraliste. En ce sens «l’action» demandée aux «communistes» par leur parti constitue une manne en or pour le système capitaliste et la société actuelle et son gouvernement que le PCF critique à plusieurs égards.
La denrée alimentaire de gauche au service du capitalisme.
Souvent la bourgeoisie a prêté beaucoup d’intention et de moyens afin de maitriser les organisations, partis et militants influant dans les milieux ouvriers. Que les partis politiques de droite défendent leur société capitaliste, cela va de soi. Mais cette arme ne suffit pas. La bourgeoisie s’est toujours tournée vers les partis qui se proclament du changement, de la révolution. C’est ainsi que les directions des partis de gauche souvent d’origine petit bourgeois sont souvent sensibles aux compromis et au renoncement à la cause des ouvriers que l’on peut résumer en leur affranchissement du capitalisme. Influant dans le mouvement ouvrier, ces militants et dirigeants orientent plutôt désorientent l’action ouvrière et leurs organisations et présentent leur politique de se rallier à la bourgeoisie comme salut à l’aliénation et la subordination des travailleurs au capital. Oh combien la bourgeoisie est belle et bien consciente du rôle de ces gens là qui déraillent les luttes ouvrières de leur finalité et de leur avenir.
le PCF dans cette déclaration illustre sa ligne politique en accusant le gouvernement d’ouvrir «le risque de radicalisation», le PCF avertie que «le gouvernement … ouvre le risque de fractures irréparable dans la société » ensuite le PCF continue de défendre la société capitaliste en France et prend le gouvernement pour responsable de «risques de violence». Le PCF se comporte en défenseur de la société et prévient de «la radicalisation» du mouvement ouvrier et met le gouvernement en garde d’ouvrir « le risque de fractures irréparables » de la société chère au PCF. Que demanderait de plus la bourgeoise et son système d’un parti qui se dit communiste? ce parti qui craint la radicalisation du mouvement ouvrier. Mais pourquoi cette crainte du PCF de la classe ouvrière alors que normalement il devrait œuvrer pour la radicalisation du mouvement de son organisation et de l’émancipation des ouvriers et des salariés du système capitaliste? si bien sur est il digne du communisme. Le PCF craint les ouvriers et leur grèves et mouvements, il craint sa radicalisation. IL crie au scandale contre le «risque de fractures irréparables dans la société» et contre «le risque de violences»; d’ailleurs il condamne «les casseurs» et alerte des amalgames entre «les casseurs» et «les manifestants». En cela le PCF adopte la même attitude que les partis de la bourgeoisie, PS compris et le gouvernement. Le seul avantage que le PCF voit en les luttes ouvrières de cette année contre la loi EL khoumri est celui de lui donner plus de moyens pour négocier dans les salons parisiens les échéances électorales et rien d’autre.( voir les discutions entretenues entre le PFC, le FG, ensemble, les Verts etc).Tout ce beau monde est préoccupé des élections à longueur d’année et «façonnent l’avenir» des luttes pour reprendre l’expression de la déclaration. Tout le mouvement ouvrier , aux yeux du PCF est un risque de « radicalisation» et «de fractures irréparables dans la société». Que peut dire de plus le Medef, le PS, les Républicains et j’en passe. Que peut demander de plus à un parti qui se dit communiste si ce n’est défendre la société bourgeoise mise en risque par un mouvement qui se radicalise. En conclusion, le PCF casse le mouvement ouvrier( selon ses termes soutient le mouvement). De cette manière, le PCF contribue à la faiblesse des luttes et l’emprise de la bourgeoisie sur la classe ouvrière. N’est-il pas une trahison de plus envers les travailleurs. Il tient le gouvernement lâché par ceux (le PCF compris et en tête) qui l’ont porté au pouvoir responsable des risques qu’il fait encourir à la société dont le PCF ne souhaite pas de ses vœux qu’elle se fracture et il tient responsable le gouvernement de la radicalisation des luttes ouvrières contre la société qu’il défend. Face aux luttes des ouvriers, le PCF adopte des positions réactionnaires. Cette politique de compromis et de la défense de la société capitaliste de la part du PCF affaiblie le mouvement des ouvriers et contribue à empêcher les luttes à se développer à se structurer (radicaliser selon lui) au lieu de mobiliser ses adhérents ses moyens intellectuels et politiques au profit des ouvriers afin de structurer leur combat face au capital et sa société mais aussi afin de fracturer encore plus la société capitaliste au lieu de la défendre. Cette prise de défense du système capitaliste et de sa société actuelle par le PCF repose bien sur la propriété privée des moyens de production et non sur la propriété collective des moyens de productions. Le PCF a fait le choix de s’arranger du coté de la propriété privée et non collective des moyens de productions. C’est la colonne vertébrale de sa pensée qu’il a exprimée dans sa déclaration en «soutenant» «la mobilisation sociale». 
le 11 juillet 2016.




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