2018/12/03

Moha Oukziz // PCF et CGT … 68 et 2018

En 68 , la CGT comme le PCF ont été impliqué dans le mouvement
contrairement à ce que retient l’opinion publique. Cette implication syndicale et politique était au cœur des réussites et des échecs du mouvement de mai 68. Des grèves ont été organisées dans tous le pays.

À défaut de centraliser le mouvement de 68 et lui mettre l’étrier à la cheville, il a fini par céder sans prise de pouvoir qu’il a hautement réclamé.

Des individualités ont pris les devants du mouvement et la scène. Actuellement ces individus se sont rangés du côté contraire de mai 68 et de son acception. Ils ont tous renié, bref ils sont devenus des négationnistes.

Les directions syndicale et politique de la CGT et du PCF se sont retroussées derrière des slogans de doléances sociales et acquis sociaux sans se soucier d’organiser le pouvoir des masses et de traduire ses ambitions réclamées en une organisation de société basée sur la solidarité et un nouveau mode/système de production des richesses autre que capitaliste.

Les organisations politiques et syndicales de 1968, en l’occurence la CGT et le PCF se sont mises politiquement à la queue et non au sein et à la tête du mouvement comme devraient l’être, malgré que des masses de travailleurs, jeunesse, paysans appartenant à ces mêmes organisations ont été au cœur des grèves et des manifestations de mai 68. Quel gâchis.

Le PCF et la CGT se sont satisfaits de demander des droits et des acquis. Certes l’insurrection de mai 68 a bouleversé le paysage politique et juridique de la République et certes s’est traduite par des avancées sociales. Toutefois, le mode et les rapports de production ont continué à fonctionner dans le cadre économique et institutionnelle permettant aux syndicats et partis politiques de jouer le rôle dit de «corporation intermédiaire » garantissant la domination sociale de la bourgeoisie et son régime, alors qu’avec suffisamment de recul, beaucoup de responsables syndicaux et politiques confirment dans des débats et discussions que « le syndicat et le politique ont raté le coach » pour reprendre l’expression d’un grand ami qui nous a quitté auquel je rendrai hommage demain le 3 décembre 2018 à Albi. Toute ma pensé à lui et à sa famille et à ses camardes et amis.

Comme le mouvement 68, le mouvement du 17 novembre 2018 s’est déclenché dans un climat de détresse sociale généralisée, de la paupérisation des masses des travailleurs, des jeunes, des retraités, paysans, bref de toutes les couches sociales, sans pour autant que ces deux mouvements soient identiques. 
La CGT et le PCF ont beaucoup trainé les pieds. 
Faudrait-il aussi rappeler que ces dernières années, ces deux dernières décennies, des grèves ont été observées dans tous les secteurs de la production, dans toutes les institutions publiques comme privées.

La CGT a souvent organisé des grèves, et continue de les organiser. Toutefois, ces grèves plutôt le fil conducteur et la ligne de conduite de toutes ces actions sociales se limitent aux doléances sociales. Le mouvement de 17 novembre 2018 a bouleversé cette mécanique même si ses débuts ne portaient que sur l’injustice fiscale. Il faut noter qu’à ce sujet des amalgames entre impôts, taxes et cotisations sociales dans les rangs du mouvement existent. Une raison de plus de la nécessité de la présence des militants CGT et PCF dans le mouvement. Ces militants qui ont une connaissance et conscience de classe doivent éclairer les masses dans tous les rond points.

Le mouvement du 17 novembre 2018 dit de « gilets jaunes » transversal qu’il est, comme ça était le cas en mai 68( différemment bien sur), a rapidement pris pieds auprès de toutes les couches sociales méprisées paupérisées. Les actions inédites du mouvement du 17 novembre 2018 (blocage de l’économie) ont élaboré des slogans fortement politiques visant à juste titre le pouvoir central et sa politique fiscale sociale économique.

Avant de se saisir timidement, les organisations syndicales et politiques ont été effrayé par ce mouvement. 
Elles continuent de jouer le corporatisme et la paix sociale. Alors que celle ci, justement a été visée par le mouvement, car pour ces couches paupérisées qui participent aux mouvements et qui le soutiennent , la paix sociale n’existe pas. Au mieux, cette même paix sociale ne signifie pour elles que le mépris, la pauvreté, les difficiles fins de mois, les bas salaires, la fracture sociale est foncièrement profonde. 
En revanche cette même paix sociale, pour les couches dominantes , elle ne signifie que plus d’exploitation des masses, plus de profit, moins de services publics, moins de contraintes pour le marché et le commerce, plus de contribution sociale dite « charges », la marchandisation de la vie toute la vie sociale. 
La paix sociale a deux poids et deux mesures. C’est la société des classes.

Encore une fois, le PCF et la CGT se sont saisis tardivement et encore timidement. 
Le groupe communiste, joint par les autres groupes parlementaires compte déposer une motion de censure pour destituer le gouvernement. 
Bonnes intention et initiative, sauf au vu de la composition du parlement actuel, cette motion ne peut aboutir sans s’appuyer sur le mouvement du 17 novembre, sans s’impliquer dans ce même mouvement, sans lui apporter les outils dont il a besoin.

Cette motion de censure reste sans suite si les élus PCF et leurs alliés se contentent de cette même motion de censure sans réfléchir et agir dans le mouvement, lui rendre possible sa constitution en mouvement sociale capable de se constituer en pouvoir aux fins de reverser le gouvernement, le but annoncé de la motion de censure. 
Pour l’instant, la démarche des élus de l’opposition, PCF en tête, se résume au dépôt de la motion sans se préoccuper de ses prolongements dans le mouvement du 17 novembre 2018 et de rendre la motion réalisable. 
Quant à la CGT, elle a appelé et a organisé une journée d’action au niveau national, ce le 1 décembre 2018. 
Tout de même le syndicat reste à la remorque. A cet égard, la direction syndicale ne manque pas d’arguments. Sauf que la question n’est point celle d’argumenter sur sa faiblesse, sa retenue vis à vis du mouvement. 
La question est autre, celle de participer au mouvement, lui rendre possible sa constitution en tant que mouvement sociale capable de renverser les rapports de force et de s’organiser aux fins de renverser le gouvernement puisque les couches sociales composant le mouvement ne sont d’autres que les travailleurs, les jeunes, les retraités , les paysans. Ces couches réclament la justice sociale. 
La convergence des actions politiques et syndicales et sociales et l’organisation du mouvement est une majeur nécessité sociale et une responsabilité d’ordre historique de tout un chacun.

M. Oukziz, 2 décembre 2018. France.



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