12‏/11‏/2021

Moha OUKZIZ // L’industrie pharmaceutique . Se rentabilise et tue.


Depuis une dizaine d’années la pénurie des médicaments
est avérée et devient sujet de la scène publique et inquiète les professionnels de la Santé et devient menaçante pour les patients et enjeux commercio-industriel et politique.

« Les ruptures de stock de médicaments sont de plus en plus nombreuses, concernent de multiples pathologies et ont des conséquences parfois fatales »( cf, Brice Le Gorgne, Franceinfo.fr, les pénuries de médicaments ont pris de l’ampleur en France…, le 09/09/2021).
La pénurie des médicaments est menaçante. «En France comme en Europe, les pénuries de médicaments croissent de façon exponentielle depuis une dizaine d’année» (cf, France Culture, Médicaments : rupture de stock? Émission du 10/11/2021). Cette pénurie concerne aussi les «traitements d’interêt thérapeutique ».
Le journal Le Monde, s’interroge comme au même titre que France2 sur la pénurie des médicaments et à «quoi jouent les Labos» (cf, Mouna El Moukhtari, Lemonde.fr, 09/09/2021).
Le journal L’Humanité dans son étude du 23 janvier 2019 intitulée «Santé. Médicaments : une pénurie en bande organisée » insiste sur le fait que «depuis 2008, les ruptures de stock de molécules considérées comme essentielles ont été multipliées par dix en France ». Les vaccins pour nourrissons, les anticancéreux, les antibiotiques, les anti-infectueux, les traitements pour maladie du système nerveux, l’hypertension, les problèmes sanguins ou les allergies…sont «victimes de ruptures de stock ou de tensions d’approvisionnement». «Une personne sur quatre aurait déjà été touchée par ce phénomène récurrent et massif » rajoute le journal.
Après ces multiples et nombreuses discussions et analyses de ce phénomène grandissant qui abîme la Santé publique non seulement en France mais au niveau mondial, nous pouvons dire que l’industrie pharmaceutique est aux mains des grands groupes financiers qui cherchent sans cesse la rentabilité sans se soucier de la Santé publique. L’impératif d’ordre public de prévenir, soigner, guérir et satisfaire la santé de tout un chacun est délégué au marché économique.
Par conséquent toute la chaine rallongée de production des médicaments échappe aux contraintes du service public de la Santé. Les industriels du médicament, comme tout industriel, eu égard les normes du commerce qui autorise la marchandisation et la privatisation de tous les secteurs industriels à valeur de souveraineté, n’ont de mire que délocaliser, externaliser, optimiser la production (selon le jargon économique), en somme dégager les profits exponentiels sans se soucier de la Santé publique.
La rupture des médicaments est due à cette logique capitaliste commerciale. Ne produire les médicaments à prix bas et orienter l’activité des usines vers les nouveaux médicaments pour en dégager encore plus de profit. La comptabilité passe avant la Santé publique. Cette politique industrielle et commerciale produit des drames même à tuer. C’est ce que soulignent les débats.
Les professionnels de la Santé ont interrogé les responsables politiques à ce sujet comme l’ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn. Pourquoi les médicaments d’intérêts thérapeutiques majeurs pour lesquels le pronostic vital des patients peut être engagé en cas de rupture sont en rupture de stock? Les responsables politiques répondent en touche.
Le stock des médicaments est très réduit, il est à deux mois, disent les professionnels de la Santé et parce que pour les industriels ce stock est couteux.
Autrement dit la production du médicament et sa commercialisation échappent à la satisfaction de Santé publique. Cette production et cette commercialisation sont soumises aux règles de commerce et de production comme tout autre produit et marchandise. La politique commerciale et industrielle du médicament ne sont pas soumises aux règles publiques, autrement dit, les règles( normes juridiques) publiques en la matière permettent et autorisent de soumettre la production et l’approvisionnement du médicament au commerce. Les Labos dans leur activité ne répondent qu’au commerce et ne réfléchissent n’agissent que commerce.
Le besoin d’un pole industriel pharmaceutique public national est manifeste. Faudrait-il soustraire cette activité aux règles du commerce juridique international qui n’a de but que le profit et non la Santé publique.
De quelles forces disposent les patients, les professionnels de Santé, les citoyens pour préserver et améliorer la Santé publique et la soustraire aux grands capitaux industriels pharmaceutiques?
Ne faut-il pas nationaliser ces même grands groupes industriels et créer des entités de productions de médicaments anciens et nouveaux dirigées par les centres hospitaliers publics?
Selon Nathalie Coutinet, économiste à Sorbonne Université, chercheuse au Centre économique de l’Université Paris Nord, auteur de l’Economie du médicaments aux éditions la Découverte (émission franceculture.fr Médicaments: rupture de stock? Du 10/10/2021), l’expérience de la production des médicaments par les centres hospitaliers pour faire face à la rupture des stocks a eu lieu dans quelques hôpitaux aux Etats Unies d’Amérique et c’est une réussite nous dit la chercheuse à la Sorbonne.
Encore une fois, la « Nouvelle Gestion Publique »( NGP) chère aux dirigeants de ce monde, imposée à tout secteur d’activité est un échec des politiques poursuivies et au delà c’est de l’échec du système capitaliste en lui même qu’il s’agit.
MO, France le 11/11/2021.



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