La fête de l’Humanité, carrefour festif et politique, ancrée dans le paysage français, à laquelle beaucoup de monde porte intérêt, s’est clôturée sous
les auspices des luttes et surtout sous les horizons des batailles électorales présidentielle et législative de 2017. Le directeur de rédaction du journal de l’Humanité, Patrick Apel-Muller, dans son éditorial du vendredi 9/10 septembre 2016, souligne en caractères gras les aspirations politiques souhaitées aux luttes des travailleurs en France : « un espace considérable existe qui devrait conduire à ne pas juger perdues les échéances de 2017 ». Le journal souhaite que la fête soit le rendez-vous de rassemblement de « la gauche » pour cette finalité en s’appuyant sur les « mobilisations sociales ».
Il est fort important de rappeler les grandes batailles de la classe ouvrière en France, au long de cette année 2016, contre les offensives de la bourgeoisie et son gouvernement. La loi relative au travail, a été un déclencheur des manifestations et grèves dans tout le pays, accueillies favorablement par le peuple français et opprimées par le gouvernement qui a été ovationné par la bourgeoisie.
Marion Fontaine, maître de conférences en histoire contemporaine, fait savoir dans les colonnes du journal l’Humanité que les partis de « gauche » en France sont dans une profonde et « une extrême confusion idéologique et intellectuelle ». Autrement, nul parti ne porte guère de projet de société.. Pierre Khalfa (SUD) constate que les formations de gauche en l’occurrence le Front de Gauche n’est pas porteur d’un « espoir de transformation sociale ».
Les élections cristallisent toute la pensée de la gauche en France, une cacophonie s’installe et chacun cherche à garder un espace dans la scène publique sans véritablement se préoccuper de la cause de changer la société.. Le grand sujet de ces partis du système est les élections et surtout quelle serait la part du gâteau aux législatives à venir et quelle popularité pour un tel ou un tel?
Le gouvernement PS aux commandes des affaires de l’Etat à tous ses échelons n’a pas dérogé aux règles de conduire la politique réactionnaire amorcée par son prédécesseur, au contraire, il a continué d’appliquer les réformes et plans structuraux en faveur de la bourgeoisie et de son système.
Les autres partis de « gauche » continuent de voir dans les luttes ouvrières un « moment marquant des mobilisations sociales »( P-A-M, édito de l’Huma) pour changer le gouvernement et le président de la V République et non le changement de la société.
Voilà brièvement pour le contexte politique de la fête de l’Humanité 2016 soumise aux pressions électoralistes à venir.
Evidement dans cette ville éphémère, les organisations se bousculent pour obtenir un stand de présence pour des raisons très variées.
Côté marocain, la diversité des organisations présentes à la fête a été remarquable. cette présence a souhaité briller.. La plupart utilise des causes nobles, comme celle des droits de l’homme ou encore de la cause des détenus politiques, motivés par des logiques de boutiques à l’image des partis politiques au Maroc loin, très loin des préoccupations réelles des questions épineuses du changement et de l’implication effectivement dans les combats et luttes du peuple marocain.
Des militants ont été présents avec l’obstination de renouer avec les luttes aux pays et se sont rendus à la fête dans l’optique d’y participer. En revanche quant aux stands marocains présents en tant que structure associative ou politique, personne n’a dérogé à la confusion et l’amalgame allant jusqu’à s’illustrer en événementiel et traduire les slogans de lutte en démarches politiciennes à l’image des partis et associations dont se compose la scène politique au pays. Se servir des causes nobles à l’image de celle des détenus politiques ne peut en aucun cas se traduire par des motivations festives et occasionnelles, une autre approche de la question du changement au Maroc exige un travail de longue haleine. Cet objectif n’est pas celui des stands marocains présents cette année à la fête de l’Huma. je regrette cette approche occasionnelle et d’amateurisme avec les différents thèmes de la transformation sociale au pays.. J’invite les militants à l’étranger, en France et ailleurs, à s’investir dans les luttes , ici et ailleurs, et à organiser leurs actions ensemble pour appuyer et soutenir l’action révolutionnaire au pays en perspective de la réalisation de la transformation sociale et de l’affranchissement du régime en place. Je les invite à agir autrement, loin de la culture et démarches événementielles. Agir sur le terrain, à la fête de l’huma et en dehors de la fête. Je salue tous les militants présents dans cette ville éphémère et beaucoup ont fait le choix de s’ y rendre et d’y être autrement…
Moha Oukziz, France, le 11 septembre 2016.
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