Le management public est la politique des gouvernements en France depuis des décennies, cette politique a été consolidée par la Constitution financière, la Lolf de
2001 voulu par le PS aux commandes des pouvoirs réglementaire et législatif( dernière cohabitation).
Les personnes publiques y compris les établissements publics et les entreprises publiques sont considérés comme étant des « opérateurs » identiques aux personnes privées, en l’occurrence les entreprises privées.
Toute personne de droit public, Etat, collectivités territoriales, entreprise publique et établissement public même de service public administratif( SPA) doit, selon le Droit en vigueur en France, selon les termes de la Constitution financière (Lolf), répondre aux règles de la concurrence, du profit, du résultat, de l’efficience, de la performance, de la transparence, de la réduction des dépenses, de la concertation, de la gouvernance et enfin de la comptabilité patrimoniale.
La méthode utilisée par les gouvernements de droite comme de gauche pour soumettre les administrations comme les établissements publics et les entreprises publiques aux logiques du marché est dans un premier temps stigmatiser toute fonction et toute action publique en pointant du doigt les dysfonctionnements, la bureaucratie des services, les insuffisances, enrouler l’opinion publique dans la farine, tenir les citoyens et surtout les fonctionnaires et les agents responsables des échecs des choix libéraux qui ont été opérés tout secteur confondu, bref le but est de préparer et mettre en application ensuite et en étapes des démarches suivantes plus dramatiques pour le service public tout secteurs confondus, Santé, Éducation, Transport, Loisir, Culture, Logement.
Toute activité toute action publique doit, en conformité avec la « Règle », être analyser et juger par la méthode entreprenale de résultat de performance de profit c’est à dire soumettre ces activités publiques à la rentabilité et réduire le champ d’action des collectivités publiques et permettre la gestion privée de tout service public et ouvrir les vannes des monopoles qui n’existent quasiment plus puisque privatisés.
Voilà quelques éléments du contexte dans lequel, le gouvernement actuel qui a « la vertu » de mettre en application les politiques de droite comme de gauche, ce gouvernement s’offre sans hésitation en affront avec les cheminots. Avec bien sur l’idée de casser l’un des derniers bastions de la résistance au rouleau compresseur du libéralisme. Ce régime qui a la caractéristique de concrétiser, avec force et caractère de classe bien affichés et assumés les politiques libérales menées depuis longtemps par la droite et surtout par la gauche. Il s’affranchisse même des codes et des règles de jeux dont les syndicats et les partis ont avaient l’habitude d’où leurs difficultés et leur crise parce que dépassés, faibles et désorientés…
Un des autres piliers de la politique publique actuelle est la réduction des effectifs et soumettre tous les agents à l’avenir au contrat, c’est à dire les soumettre au droit privé du travail et non plus au statut de la fonction publique. D’une autre manière plus personne ne fera la distinction entre salarié et employé ou fonctionnaire, tout les travailleurs seront soumis à la relation de subordination et d’inégalité comme dans le secteur privé. Ils devront dans ces conditions répondre aux injonctions patronales( résultat profit, gain perte rentabilité) et non satisfaire la mission et la fonction de service public. Par exemple dans les Caisses primaires d’assurance maladie (CPAM), ces établissements recrutent en CDI non pas des agents formés en droit social pour accueillir et traiter administrativement les dossiers des patients et des assurés mais se sont les BTS option commerce et gestion privée qui sont recherchés et sollicités à traiter les dossiers à accueillir le public( clients selon la nouvelle gestion dite publique) à répondre aux demandes des patients et assurés ( vous pouvez imaginer la qualité du service dont le gouvernement parle). Les patients et les assurés sont les clients et non les usagers de service public. D’ailleurs l’accroissement des agents soumis au droit du travail est vertigineux, certains avancent même l’idée du droit public du travail à l’image du droit privé du travail récemment gravement détérioré par les dernières ordonnances gouvernementales en la faveur des patrons.
Le pouvoir en place allait-il faire sauter le verrou des cheminots alors que le Premier ministre ait déclaré que « le statu quo ne peut pas être maintenu »? il faudrait aussi rappeler rapidement que le statut des cheminots a été gagné par des luttes trop dures et ils sont loin d’être des privilégiés ( c’est eux qui financent leur statut et personne d’autre).
Autre aspect du contexte, aspect sur lequel peut jouer le gouvernement, afin de ganger la bataille, actuellement les ouvriers et les salariés et les employés sont divisés et leur unité syndical et politique est très mise à mal. Les syndicats pro-patronaux jouent la division et cultivent chez les syndiqués et la masse des travailleurs en général la soumission la culpabilité et « laisser faire laisser passer » et la CGT joue l’endormissement idéologique et politique des salariés et des employés. Quant aux mouvements et partis politiques, ils jouent la carte de la collaboration et de la cohésion sociale et politique.
Les Cheminots, leurs militants et leurs structures vont-ils bien administrer la lutte et gagner la bataille dans ce contexte complexe et montrer de leur capacité de lutte, d’organisation et d’unité et enfin montrer l’exemple aux autres secteurs afin d’unir et converger et organiser les luttes à l’échelle nationale et inciter non pas la solidarité mais la participation dans un mouvement de grève d’ampleur…
Leur réussite est très délicate mais pas impossible.
Moha Oukziz, France, le 27 février 2018
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